4 juillet 2024 – Dans une lettre adressée, jeudi le 4 juillet, au ministre fédéral de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, M. Randy Boissonnault, Action-Chômage Côte-Nord lance un crie d’alarme : il faut reconduire immédiatement la bonification de 4 semaines du projet-pilote de prestations d’assurance-emploi, sinon ce sont des centaines de travailleurs-euses de l’industrie saisonnière régionale qui vont se retrouver le bec à l’eau en 2024-2025. Et ça ne sera pas la première fois!
« Le temps presse! On ne peut plus reculer! écrit Line Sirois, directrice générale d’Action-Chômage Côte-Nord. Bien que la mesure de bonification de 4 semaines du projet-pilote de prestations d’assurance-emploi soit inadéquate et mal adaptée, et bien qu’elle comporte des anomalies et des défaillances majeures, elle accorde une bouffée d’air frais aux travailleurs-euses de l’industrie saisonnière régionale. Et voici maintenant qu’Ottawa projette de couper cette entrée d’air. »
Un pansement sur une jambe de bois
Rappelons que le gouvernement fédéral a ajouté, en novembre dernier, 4 semaines au projet-pilote de prestations d’assurance-emploi. Il faisait alors passer de 5 à 9 semaines la durée totale des prestations supplémentaires prévues à ce projet-pilote. Selon Line Sirois, une telle mesure ne constitue qu’un « pansement sur une jambe de bois ». Et, qui plus est, il s’agit d’un pansement temporaire puisque le ministre Boissonnault prévoit mettre fin à cette mesure dès le 7 septembre 2024.
Une course à obstacles
« La Côte-Nord est la seule région du Québec à afficher une baisse de sa population dit Line Sirois. Les défaillances du régime d’assurance-emploi ne sont pas étrangères à une telle situation. Déjà en 2023-2024, beaucoup de travailleurs ne correspondaient pas aux critères d’acceptation pour toucher la bonification de 4 semaines. En effet, pour être admissible à ce programme, il fallait habiter l’une des 13 régions économiques concernées, avoir fait sa demande d’assurance-emploi après le 10 septembre 2023, avoir un historique d’au moins 3 demandes de prestations régulières au cours des 5 dernières années, dont au moins 2 autour de la même date que la demande actuelle. Une véritable course à obstacles d’iniquités et d’injustices! Au lieu de corriger de telles défaillances, voilà qu’Ottawa veut retourner à la case départ : 5 semaines au lieu de 9. »
Tant pis pour nous
Dans sa forme actuelle, le système des projets-pilotes accumule les « tant pis » : tant pis pour ceux dont la période de chômage débutait fin août, tant pis pour ceux n’ayant pu se qualifier aux prestations car ils n’avaient pas cumulé assez d’heures de travail, tant pis aussi pour la relève, pour ces jeunes employés de l’industrie saisonnière lesquels, n’ayant pas accumulé assez d’années d’ancienneté, ont déjà quitté la région ou s’apprêtent à le faire. C’est dans le sens inverse qu’il faut aller!
Ça suffit!
« Il est temps que ça cesse! affirme Line Sirois. Il est temps que le gouvernement mette ses culottes et adopte une mesure permanente – et non reconduite, abrogée ou modifiée d’année en année – offrant une bonification de 15 semaines supplémentaires pour tous les travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière. Nous demandons aussi que le critère de « saisonnier » se base sur l’emploi lui-même, et non sur le parcours et l’historique de chaque personne : on ne devrait plus parler de travailleurs saisonniers,mais de travailleurs de l’industrie saisonnière. Plus que jamais, nous demandons qu’une réforme complète de l’assurance-emploi soit à l’ordre du jour afin de traiter les problèmes en profondeur. Il faut mettre fin au dysfonctionnement du régime de l’assurance-emploi. Il faut le laisser remplir son rôle de filet social! »
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