Alors que le gouvernement a annoncé des mesures d’urgence visant à assouplir l’accès à l’assurance-emploi pour les personnes touchées par les incendies, les travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière, durement impacté-e.s sur la Côte-Nord, restent les grands oubliés de ces mesures. Devant le caractère exceptionnel des feux de forêt et de la fermeture du pont Touzel, qui coupe la route 138 en deux, Action-Chômage Côte-Nord se joint au Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) pour demander au gouvernement de Justin Trudeau des mesures exceptionnelles pour soutenir les travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière. Une lettre a été envoyée à la ministre Qualtrough en ce sens.
Un geste du gouvernement apprécié
Action-Chômage Côte-Nord est solidaire avec toutes les personnes affectées par les incendies qui sévissent actuellement partout au Québec. Nous saluons la réactivité du gouvernement et l’annonce de la ministre Gould qui invite ceux et celles qui sont impacté-e.s par les incendies à présenter une demande à l’assurance-emploi même en l’absence de relevé d'emploi, et qui affirme que ces demandes seront traitées en priorité. Le gouvernement a donc bien compris le caractère exceptionnel de la situation et l’urgence à prendre des mesures pour soutenir ceux qui se retrouvent en situation précaire. Malheureusement, nous ne pouvons que déplorer que les travailleuses et travailleurs de l’industrie saisonnière soient, une fois de plus, les grands oubliés!
L’industrie saisonnière très impactée, mais oubliée
Dans notre région, la Côte-Nord, deux incidents majeurs impactent fortement les travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière : les puissants incendies, qui ont forcé des milliers de personnes à évacuer leurs domiciles, et la fermeture du pont Touzel, sur la route 138, qui a complètement isolé la population à l’est de la rivière Sheldrake pendant plus d’une semaine. Désormais ouvert, le pont reste interdit au poids lourd, empêchant l’approvisionnement des poissonneries de la Côte-Nord, qui se retrouvent privées de leur matière première et tournent au ralenti.
Or, ces événements arrivent au moment du redémarrage de l’industrie saisonnière (pêche, tourisme, etc.). C’est un désastre pour l’économie saisonnière de la région et une inquiétude énorme pour les travailleurs. Ceux-ci peuvent bien présenter un
e demande comme le souligne la ministre Gould, mais qu'adviendra-t-il lorsque leur relevé d'emploi indiquera que le nombre d'heures requis afin d'être admissible aux prestations n'a pas été atteint ?
Que vont devenir les travailleurs de l’industrie saisonnière qui ont épuisé leurs droits à l’assurance-chômage et ne peuvent redémarrer leur travail à cause des circonstances actuelles? Et que vont-ils devenir cet automne, s’ils n’ont pas atteint le nombre d’heures requis pour être admissibles aux prestations car leur saison aura été amputée ?
Une mesure exceptionnelle s’impose
Nous demandons aujourd’hui au gouvernement Trudeau de faire preuve d’humanité envers les travailleurs qui sont évacués ainsi que ceux qui sont forcés de rester chez eux par manque de travail. Il est primordial que le gouvernement de Justin Trudeau annonce des mesures spéciales pour les travailleurs et les travailleuses de l'industrie saisonnière qui sont ou qui seront affecté-e.s par les feux de forêt et la coupure de la route 138 ! Il en va de la survie de tout un secteur d’activité et de ses travailleurs. Au-delà de l’urgence de mettre en place une mesure exceptionnelle, nous voulons rappeler qu'il s'agit d'un énième exemple de la nécessité d'une réforme de l'assurance-chômage. Les chômeurs et les chômeuses sont actuellement précarisé-e.s par ce régime qui est incapable de s'adapter à l'évolution du monde du travail. La réforme doit prendre forme!
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