À l’initiative d’Action-Chômage Côte-Nord, Mr Pierre Laliberté, commissaire des travailleurs et travailleuses à la Commission de l’assurance-emploi du Canada (CAEC), est venu rencontrer des travailleurs et employeurs de la région ce mercredi 20 septembre, à Essipit, Haute-Côte-Nord.
Récemment reconduit dans sa mission au niveau fédéral jusqu’en octobre 2026, Mr Laliberté fait actuellement la tournée de différentes provinces afin de comprendre les enjeux et problématiques locales.
Pour cette occasion, Action-Chômage Côte-Nord a organisé une table ronde avec des travailleurs, des employeurs, les élus et nos partenaires de la région pour écouter la parole des citoyens qui rencontrent des difficultés avec le régime actuel de l’assurance-emploi. Suite à cette rencontre, Pierre Laliberté et Line Sirois se sont prêtés à une période de questions-réponses avec les journalistes invités.
« On ne pourra pas garder notre personnel s’ils n’arrivent pas à se qualifier pour le chômage! »
Une vingtaine d’employeurs et de travailleurs de l’industrie saisonnière étaient présents pour parler de leur découragement et de leur angoisse. Cette année encore plus que d’habitude, à cause des incendies, de la météo et des stocks de poisson bas, les travailleurs ont eu beaucoup de difficulté pour faire leurs heures. Dans certaines industries, on parle d’heures réduites de moitié!
Des travailleuses témoignent : elles ont dû quitter la région ou doivent partir travailler en ville l’hiver pour vivre décemment. Des employeurs se désolent, car certains travailleurs ne reviendront pas l’année prochaine s’ils ne font pas leurs heures.
Les propriétaires d’entreprises familiales soulignent à quel point c’est compliqué de garder son personnel et se demandent si leurs enfants prendront la suite face à un tel stress permanent. Pour Claude Brassard, représentant de la MRC, « il n’a pas de développement économique d’une région sans développement communautaire et social ».
« Nous on est ceux qui travaillent quand ils sont en vacances, et ils nous traitent de fainéants! »
Malheureusement, les travailleurs de l’industrie saisonnière sont encore victimes de préjugés négatifs, on les traite de fainéants et on les renvoie à la pénurie de main-d’œuvre. Et pourtant! « Le travail saisonnier, c’est comme travailler à l’année, mais condensé sur quelques mois, c’est très intense », souligne une travailleuse. « Tu as pas de vacances, pas de fin de semaine, pas d’étés. Tu ne t’arrêtes pas si tu es malade de peur de ne pas faire tes heures. Tu n’as plus de vie de famille ».
Line Sirois a rappelé l’urgence d’une réforme du système actuel d’assurance-emploi, promise maintes fois par le gouvernement ces 5 dernières années. Pierre Laliberté estime que les ministres font preuve d’un « déficit d’attention chronique » sur le sujet et qu’il est urgent de leur rappeler leurs engagements.
Une question demeure sur toutes les lèvres : «Qu’est-ce que ça va prendre pour être enfin entendus? »
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