Alors que débutait la semaine nationale des chômeuses et chômeurs, Action-Chômage Côte-Nord (ACCN) et l’Alliance Interprovinciale, ont tenu lundi 28 octobre un grand rassemblement festif devant les installations du traversier à Tadoussac.
L’événement, organisé en collaboration avec le Mouvement autonome et solidaire des sans-emplois (MASSE), avait pour but de remettre à l’avant-scène la cause des travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière régionale, en exigeant une réforme du régime de l’assurance-emploi. Une foule de personnes y assistaient parmi lesquelles on notait la présence de plusieurs représentants d’organismes communautaires et municipaux, de centrales syndicales et d’instances politiques.
L’objectif premier des manifestants(tes) visait toutefois à dénoncer le traitement injuste et sexiste réservé aux femmes, lesquelles occupent une large part des emplois de l’industrie saisonnière en Haute-Côte-Nord. Alors que le quart de la population active de notre région travaille dans l’un ou l’autre des divers secteurs saisonniers, 21,5 % de ces mêmes emplois saisonniers sont à temps partiel et majoritairement occupés par des femmes. Une telle situation fait en sorte que les femmes sont nettement plus sujettes que les hommes à être affectées par le fameux « Trou Noir » de l’assurance-emploi.
Diviser pour régner
« C’est injuste et inacceptable! a déclaré la directrice générale d’ACCN, Line Sirois, lors du rassemblement de Tadoussac. Tout se passe comme si le gouvernement fédéral cherchait à diviser les travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière selon leur genre et leur statut d’employé à temps plein ou à temps partiel. Et on le voit bien, les femmes sortent généralement perdantes d’une telle approche au problème du chômage en région. À preuve, le fait que les emplois saisonniers dans l’industrie touristique de la CN sont souvent féminins et moins bien payés que les autres. »
ACCN exige que le gouvernement fédéral mette fin à un tel dysfonctionnement du régime de l’assurance-emploi. « Il faut le laisser remplir son rôle de filet social sans égard au statut d’emploi à temps plein ou à temps partiel des prestataires, non plus qu’à leur sexe, leur orientation ou leur identité de genre, affirme Line Sirois. »
Le temps presse!
Lors de l’événement de Tadoussac, les participants ont eu droit à une dégustation du célèbre pudding chômeur d’Action Chômage, ainsi qu’au dévoilement d’une bannière géante sur laquelle on peut lire : POUR QUE LA RÉFORME PRENNE FORME. Plusieurs représentants régionaux et nationaux se sont adressés à eux tandis que des membres d’ACCN distribuaient des tracts aux automobilistes en attente d’un traversier. Dans l’ensemble, l’événement aura permis à des militants venus des quatre coins de la région de reprendre contact et de regrouper leurs forces en vue d’une campagne électorale fédérale laquelle, selon toute prédiction, devrait se dérouler dès le printemps 2025 ou peut-être même plus tôt. Le temps presse! Le gouvernement doit agir au plus vite dans le cadre de l’Énoncé économique de novembre 2024 et apporter, avant la fin de l’année, des améliorations au programme d’assurance-emploi.
Pour mettre fin aux injustices
« La Côte-Nord est la seule région du Québec à afficher une baisse de sa population, a rappelé Guillaume Tremblay. Les défaillances du régime d’assurance-emploi ne sont pas étrangères à une telle situation. Alors que le taux de chômage saisonnier en HCN est similaire à celui de la Gaspésie, le niveau de prestation en HCN est inférieur à celui de cette région, c’est à dire qu’il faut y avoir travaillé plus d’heures pour accéder à l’aide fédérale. Par contre, où qu’on soit sur la Côte-Nord ou en Gaspésie, les femmes y subissent les mêmes injustices : partout au pays, les travailleuses de l’industrie saisonnière sont affectées de manière disproportionnée par rapport aux hommes. Il faut que ça change! Ensemble, on peut faire bouger les choses. »
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