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Un sapin de Noël devant Services Canada pour dénoncer le Trou Noir qui touche la région

  • Action-Chômage Côte-Nord
  • il y a 11 heures
  • 3 min de lecture
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Le 17 décembre au matin, des membres d’Action-Chômage Côte-Nord et de l’Alliance Interprovinciale ont installé un sapin de Noël devant les bureaux de Services Canada à Forestville. D’autres équipes ont également investi la devanture de Services Canada à Baie Comeau et à Sept-Îles.



L’objectif, comme chaque année : dénoncer les règles absurdes de l’Assurance-Emploi, inadaptées à la réalité nord-côtière, qui plongent chaque année des milliers de travailleuses et travailleurs de l’industrie saisonnière dans la précarité au milieu de l’hiver. Cette année, le sapin de Noël était décoré avec des Trous Noirs mais aussi des cennes noires, pour indiquer que régler le problème ne couterait pas si cher!

 

Faut-il le rappeler? Une grande partie de l’économie nord-côtière est saisonnière. Une enquête menée en 2022 avait révélé qu’environ « le tiers des employeurs (32,4 %) de la côte nord ont recours à des emplois saisonniers » (1). Dans la MRC de la Haute-Côte-Nord, c’est même un emploi sur cinq qui est saisonnier. Pourtant, le système ne permet pas à la majorité des travailleuses et travailleurs de l’industrie saisonnière de vivre toute l’année : entre la fin des prestations de l’assurance-emploi et le début de la nouvelle saison, s’écoulent plusieurs semaines ou plusieurs mois sans aucun revenu, c’est le fameux Trou Noir!


« Chaque année, j’accompagne de nombreuses personnes qui travaillent dans les pêches, la foresterie, les pourvoiries, le tourisme, ou même la lutte contre les incendies, souligne Line Sirois, directrice d’Action-Chômage Côte-Nord. Ces personnes sont des travailleuses et travailleurs qualifiés, experts dans leur domaine. Elles vivent ici à l’année et font vivre la région. Mais on continue à les maltraiter avec un système d’assurance-emploi aberrant. »


Des sapins de Noël à Forestville, Baie-Comeau et Sept-Îles


DES TROUS DANS LE FILET SOCIAL

Cela fait plus de 20 ans qu’Action-Chômage Côte-Nord alerte sur le problème et exige une réforme du régime actuel. D’abord, le calcul des prestations selon le taux de chômage des régions doit être aboli. À l’heure actuelle, en plein hiver, il faut 700 heures de travail pour se qualifier à l’assurance-emploi sur la Côte-Nord, soit 14 semaines de prestations, alors qu’à Toronto, il faut seulement 595 heures, donnant droit à 18 semaines de prestations. Cherchez l’erreur! Action-Chômage milite pour une norme universelle de de 420 heures de travail ou 12 semaines de 15 heures, avec un taux de prestation de 70% sur les 12 meilleures semaines, pour une durée de 35 semaines.


Ensuite, tant que ce plancher universel de 35 semaines n’est pas établi, il est nécessaire d’octroyer aux travailleurs de l’industrie saisonnière une protection supplémentaire de 15 semaines pour éviter le Trou Noir. Le gouvernement l’a déjà à moitié compris, puisque depuis 2018, les travailleurs qui répondent à certains critères de saisonnalité obtiennent 5 semaines supplémentaires de prestations grâce à un projet-pilote. Mais c’est encore très insuffisant!

 

ÇA NE PREND QU’UNE CENNE NOIRE POUR RÉGLER LE TROU NOIR

Les chiffres sont là : offrir 15 semaines de prestations aux travailleurs de l’industrie saisonnière ne couterait qu’un sou par tranche 100$ de revenu (2). « Rendez-vous compte, on parle juste d’une cenne! Une cenne pour que nos travailleurs passent décemment l’hiver et que nos régions vivent! », s’indigne Line Sirois. Pour elle, résoudre la question du Trou Noir et la tension financière que cela représente pour une grande partie de la population nord-côtière « ce n’est pas un enjeu monétaire, mais bien une décision politique ». À l’approche des fêtes, rappelons donc à notre gouvernement que poissons, fruits de mer, bois de construction, arbres de Noël, etc. sont le résultat du travail saisonnier dans nos régions!




 
 
 
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